5 curiosités sur les oiseaux de la ria d’Étel
L’ornithologie, c’est comme la spéléologie, ça rebute beaucoup de monde parce qu’on pense que c’est compliqué. En un sens, ce n’est pas faux, cette discipline scientifique sur les oiseaux requiert des années de pratique.
Mais l’objectif de nos sorties et du jeu d’exploration est d’attiser la curiosité, le temps d’une demi journée en nature, de démystifier ce savoir, de prendre le temps de regarder, d’écouter, et surtout de s’amuser !
Connaître le comportement des oiseaux et leur interaction avec l’environnement est indispensable à la compréhension de l’écosystème. La ria d’Étel, sur le littoral breton, fait partie des lieux de haltes destinés au repos et à l’alimentation de l’avifaune, en migration. En hiver, c’est un régal, on mettait justement en avant cette découverte dans notre article sur l’arrière-saison.
Pour commencer par une généralité surprenante, savez-vous que dans la classification des espèces, l’oiseau est un reptile !?
Voici 5 autres faits remarquables à partager avec votre entourage :
1 – La mauvaise réputation du cormoran
Le Grand Cormoran est un prédateur magnifique, facile à reconnaître sur notre littoral breton, surtout lorsqu’on l’observe plonger pour pêcher ses proies. Même s’il est un excellent plongeur, son plumage n’est pas étanche. C’est pour cela qu’on le voit souvent les ailes déployées. Il sèche et recharge ses batteries tel un panneau solaire.
Considéré comme un oiseau de mauvais augure à cause de son plumage noir, il a mauvaise presse auprès des pêcheurs, qui l’accusent d’être responsable du manque de poissons. Pourtant, il est un indicateur du milieu très intéressant. Car s’il est présent, c’est qu’il y a du poisson. Il a longtemps été persécuté et est encore chassé, alors que l’espèce marine est protégée !
2 – Mouette ou goéland ?!
On constate souvent la confusion, aussi bien chez les bretons que chez les visiteurs. Alors on a pensé qu’un petit récapitulatif pourrait vous aider, pour ne plus les confondre ! Tout se résume dans cette publication créée spécialement pour les abonnés de notre compte instagram :
En complément, on vous glisse une info que beaucoup ignorent : non les goélands ne sont pas envahissants ! En ville, peut-être, mais certainement parce que son habitat naturel côtier est de plus en plus réduit et anthropisé ? Sachez que depuis une décennie, les populations de certains goélands ont chuté en Bretagne ! Alors oui, on n’aime pas quand il lorgne notre sandwich, mais après tout il est chez lui sur le littoral !
3 – La mue du tadorne de Belon
Ce gros canard est facile à identifier, avec ses 3 couleurs blanc, marron, noir. Le mâle arbore un bec avec un tubercule rouge durant la période de reproduction. Il vit en couple, niche en hiver sur la ria d’Étel dans des terriers abandonnés. Les parents regroupent les jeunes en crèches sous la surveillance d’un ou de plusieurs adultes puis partent, généralement en juin et juillet vers la Hollande afin d’effectuer sa mue. Vous saviez que les oiseaux muent ? Certains perdent quelques rémiges seulement, d’autre, comme le tadorne de Belon, effectuent une mue complète, provoquant une incapacité de vol durant environ trois semaines. Des milliers d’individus se regroupent alors sur les bancs de sable de la Mer du Nord, et une fois la mue terminée, ils regagnent leurs pays d’origine.
4 – Le régime de la bernache cravant
De passage sur la ria d’Étel en hiver (c’est donc une espèce hivernante), cette grande oie repartira dès le mois d’avril vers la toundra arctique pour nicher (notamment en Sibérie). Elle vie en groupe et se reconnaît facilement par sa taille imposante, son plumage blanc sous les fesses, et sa petite cravate blanche (d’où son nom !). Elle est végétarienne et vous pourrez aisément l’observer à marée basse se délecter d’herbier de zostère. Dès que la mer est haute, elle part faire sa sieste !
5 – L’intelligence des corvidés
La famille des corvidés n’est pas spécifique à la ria d’Étel. Elle contient les espèces de passereaux les plus grandes, que l’on trouve en France comme le geai, le corbeau, la corneille, la pie, le chouca des tours. Ce sont des oiseaux réputés « intelligents » : ils peuvent utiliser des outils, mémoriser, imiter, jouer, élaborer des stratégies… Assimilés à la destruction des cultures céréalières, funeste charognard, oiseau de malheur, présage de mort (merci Alfred Hitchcock)… ils ne sont pas appréciés de tous ! Aujourd’hui, des millions de corneilles noires sont tirés et piégés chaque année en France.
Avec Chemins détournés, on part toujours équipés sur les sentiers, pour observer les oiseaux, et prêtons le matériel aux participants. Les enfants, lors du jeu de piste, ont chacun une jumelle monoculaire, qu’ils adorent manipuler !
Pour partir à l’aventure par vous même, nous vous recommandons le guide Delachaux, ou l’application à télécharger sur votre téléphone (15Eur), une bonne paire de jumelle (la marque Kite est super) ou une longue vue (c’est l’idéal). Et n’oubliez pas votre curiosité et beaucoup de patience !